« La délation est l’une des choses les plus répandues dans l’humanité. Moins tout de même que la bêtise, en tête du hit-parade. » (Michel Rigaud, dit Paul-Jean Hérault, 1934-2020).
Hit-parade vient de l’anglais hit « succès » et parade « défilé ».
Attesté en français depuis 1937, le mot composé, bien que vieilli prématurément, désigne le palmarès des meilleurs succès de vente dans le domaine musical, particulièrement des disques, utilisé pour mesurer la popularité des chansons et des albums : hit-parade de Françoise Hardy. Puis, par extension, le classement des films, spectacles, ouvrages littéraires par ordre décroissant de popularité et la cote d’appréciation des choses et des êtres : hit-parade des balayeuses, hit-parade des hommes politiques.
Le suffixe -ade en français prend la forme -ada en espagnol, -ata dans les parlers du nord de l’Italie, -ado en provençal et dans les autres dialectes du Midi de la France; ces diverses sources fournissant au français une vingtaine de mots parmi lesquels arcade, brigade, mascarade, rebuffade, sérénade.
Dès la Renaissance, le suffixe affiche une grande vitalité, produit et forme de nombreux mots féminins exprimant l’idée d’action, appartenant souvent à la langue familière avec quelques fois, une valeur péjorative, la base étant un verbe, un substantif, plus rarement un adjectif : accolade, appareillade, « formation des couples de perdrix pour la reproduction », aubade, « concert donné à l’aube ou dans la matinée », par exemple par un galant sous les fenêtres de sa bien-aimée, activité pratiquement sortie d’usage, baignade, balade, bousculade, boutade, charade, dégringolade, débandade, « fait de se disperser rapidement et en tous sens », embrassade, empoignade, engueulade, escalade, galopade, « course précipitée », par exemple du galant après son concert donné à l’aube, poursuivi par le père mal réveillé de sa bien-aimée, jérémiade, glissade, noyade, promenade, ruade, tirade, tornade. Et d’autres mots féminins sans idée d’action : balustrade, colonnade, croustade, estacade, grillade, limonade, marinade, palissade, peuplade, salade. Production qui se poursuit après le 18e siècle, les dérivés étant toutefois moins nombreux : brimade, couillonnade, défilade, dégoulinade, dérobade, engueulade, rigolade, roucoulade.
En concurrence ou coexistant avec d’autres suffixes exprimant les mêmes valeurs ou des sens voisins : bastonnade/bastonnée, canonnade/canonnage, carbonnade/charbonnée, cavalcade/chevauchée, croisade/croisée, escapade/échappée, mitraillade/mitraillage, roucoulade/roucoulement. Parfois, c’est la morphologie du mot de base qui change en raison d’une modification vocalique ou consonantique : fougue/foucade, sel/salade. Par redoublement de la consonne finale : œil/œillade. Par transformation du /qu/ en /c/ : barrique/barricade, embusquer/embuscade, toquer/tocade.
Devoir
Le suffixe -ade a surtout formé des mots appartenant à la langue familière mais parfois des termes savants. Trouves-en trois d’après leur définition.
Très grand nombre. | M _ _ _ ade |
Divinité des rivières et des sources ou baigneuse. | N _ _ ade |
Groupe de sept poètes français de la Renaissance. | P _ _ _ ade |
Réponse
Très grand nombre. | Myriade |
Divinité des rivières et des sources ou baigneuse. | Naïade |
Groupe de sept poètes français de la Renaissance. | Pléiade |